Sur la piste des Indiens Choctaws
Voilà déjà trois semaines et un jour que nous avons quitté La Nouvelle Orléans. Après 1100 kms, nous avons atteint Tupelo aujourd'hui dimanche 3 mai et nous y restons demain.
Nous avons poursuivi sous le soleil notre parcours sur la NatchezTrace en traversant ce qui fut le territoire des Indiens Choctaws. Nous avons profité des aires de camping dits "primitifs", soit un accès aux toilettes mais pas de douches. Les emplacements sont sympas, une table, un barbecue et un cercle de pierres pour faire du feu, ce dont nous ne nous lassons pas.
Pour relier les colonies du Nord-est aux territoires du Sud, les colons européens avaient besoin de cet axe vital que fut la Natchez Trace pour faire passer le courrier mais aussi pour des besoins commerciaux. Longtemps, les marchands du Nord-est descendaient le Mississippi sur des bateaux en bois. Arrivés dans le Sud, ils vendaient à la fois les marchandises et le bateau qui était débité pour la construction. Ils ne leur restait plus qu'à regagner les territoires du Nord en suivant la Natchez Trace à pied ou à cheval, alors un simple sentier forestier jusqu'alors utilisé par les Indiens. L'Etat américain negocia avec les Indiens Choctaws le droit de passage contre le paiement régulier d'une redevance et fit de la Natchez une véritable piste qui permettait d'acheminer le courrier de Nashville jusque Natchez en deux semaines.
Des missions furent peu à peu installées. Les Indiens adoptèrent alors un mode de vie se rapprochant de celui de l'homme blanc jusqu'au jour, vers 1830, où le chef Red Dog signa un traité par lequel il "acceptait" de laisser son territoire aux États-Unis pour aller s'installer dans une réserve plus à l'Ouest en Oklahoma. Accepter avec guillemets. Très rapidement pourtant, avec le développement de la navigation à vapeur sur le Mississippi, la Natchez Trace perdit tout intérêt et fut abandonnée.
Nous avons traversé un bourg sur la Natchez où nous ne pouvions pas faire autrement que de nous y arrêter: French Camp qui, à l'origine était un relais où les établissements étaient tenus par des Français évidemment!
Le village a été reconstitué avec, entre autres l'atelier du maréchal-ferrand(salut Bernard) et un café où nous avons rencontré un couple d'Américains qui avaient vécu deux ans à Montpellier et Besançon, et qui étaient tout contents de parler français!
,Nous pourrions encore vous raconter des histoires d'Indiens mais comme dit le proverbe Choctaw: "Indien vaut mieux que deux tu l'auras. Hugh."
Demain visite de Tupelo, ville de naissance du King. Mais ça, c'est une autre histoire...